Compte-rendu de la réunion du 22 août 1963

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OUVROIR DE
LITTERATURE
POTENTIELLE

Circulaire N°36

COMPTE-RENDU DU 22 AOUT 1963

PRESENTS : R. Queneau, F. Le Lionnais, N. Arnaud, J. Duchateau.

ESCLAVE : Eliane Elbaz.

ABSENTS : J. Bens, Latis, C. Berge, J. Queval, A.-M. Schmidt, J. Lescure

PRESIDENT : N. ARNAUD

L’on échange quelques propos sur le caractère aoûtien du temps qui nous prive de la tonnelle et de Lady Godiva, en attendant Latis.

Puis F. Le Lionnais fait circuler un traité de Mathématiques (élémentaires) de C. Bréard remarquable (dixit F. Le Lionnais et R. Queneau), dans la préface duquel il est dit que les russes se servent des livres de Bréard pour former leurs futurs enseignants.

ARNAUD : A propos : au nom de l’Oulipo nous devons nous réjouir de la publication par R. Queneau de « Bords ».

La séance est ouverte. Les olives sont finies ; On se retrouve à table. Arnaud préside. On n’attend plus Latis.

Le Lionnais attaque avec les plagiats par anticipation et donne lecture d’un texte de Valéry (cahier 9) :

« Mallarmé le premier ou presque se voue à la fabrication de ce qu’on pourrait nommer les produits de synthèse en littérature par analogie avec la chimie, c’est-à-dire des ouvrages… construits directement à partir de la matière littéraire qui est langage… Idée atomique… Il n’a pas eu entièrement conscience sans doute de ce qu’il faisait ainsi. Certains préjugés le gênaient et l’absence de culture scientifique. Il a cependant atteint profondément la littérature empirique. »

LE LIONNAIS : P. Valéry opposait déjà à la littérature rationnelle une littérature empirique. Le lecteur dans tout ça ? « qu’importe un lecteur incapable d’efforts », disait Valéry superbe.

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          Chacun d’approuver. Valéry triomphe.

          LE LIONNAIS : Ce n’est pas tout.

          UNE VOIX (DUCHATEAU) : Ah !

          LE LIONNAIS (Après un silence): Il y a aussi Gustave Verbeek.

          Les mandibules cessent de fonctionner, on se regarde.

          LE LIONNAIS : Dans la revue « The Upside Downs » se trouve une bande illustrée de Gustave Verbeek composée de telle sorte que la deuxième partie est incluse dans la première partie : il suffit pour la découvrir de regarder la bande à l’envers.

          Ladite bande circule, chacun est d’avis d’en commander une série à New Jersey (U.S.A.) Verbeek bat Valéry par K.O.

          Les Bords des sonnets

          LE LIONNAIS affirme qu’il a du retard pour Ronsard à cause de son abondance… Et se demande si cela vaut la peine de continuer… En effet avec la machine ce serait plus rapide, mais des fautes d’orthographes peuvent se glisser à cause de la langue de l’époque.

          ARNAUD suggère que l’orthographe soit ramenée à celle actuelle sauf certains mots.

          LE LIONNAIS propose de laisser tomber les sonnets dont les mots n’existent plus et de faire un choix dans les plus modernes.

          ARNAUD propose qu’ils soient pris dans une édition classique tout simplement. Ce qui est approuvé par les membres présents.

          Tous les bords de sonnets devront être remis à la machine IBM.

          LE LIONNAIS pense qu’il faudra rajouter les sonnets qui « courent les rues ».

          Du BELLAY est donné à faire à Lescure.

          LE LIONNAIS : On peut choisir ceux qui méritent de n’être pas oubliés. Il nous faut en prendre beaucoup pour avoir des tangences. Si nous ne pouvons pas donner une partie des bords à la machine et faire une seconde mouture ce serait difficile.

          QUENEAU : demande si les AH OH etc. peuvent être admis.

          Il y aura un lexique avec les signifiants et les formants ; les tangences de formants comptant le plus évidemment.

          LE LIONNAIS demande qu’on voit s’il n’existe pas d’autres sonnetistes importants. Mallarmé, Rimbaud.

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                  QUENEAU propose des sonnets surréalistes de Eluard.

                  LE LIONNAIS : Dans les romantiques pas tellement de sonnets, au dix-septième d’avantage.

                  ARNAUD suggère Verlaine, Heredia.

                  LE LIONNAIS : 3 sonnets tangents 2 à 2 laissent une place relativement petite, il nous en faut donc un millier autrement nous pas beaucoup de tangences.

                  Intermède sur le temps. « Le fond de l’aire est vraiment frais ».

                  LE LIONNAIS (rêveur) : Ah ! Les Bonzes… ils devaient avoir bien chaud.

                  Rires (intelligents).

                  Techniques matricielles

                  (Voir en Annexe I   : Analyse matricielle du langage de R. Queneau.)

                  LE LIONNAIS se félicite de l’avancement du travail de Queneau sur les techniques matricielles et demande qu’on consacre une séance entière à ce sujet. Approbation unanime.

                  LE LIONNAIS : Je voudrais faire trois remarques sur l’exposé de Queneau :

                  1. Il serait intéressant de procéder à une analyse en prenant R>50
                  2. Il serait non moins intéressant de déterminer quelle devrait être la « taille » de R pour que l’analyse d’un texte nous fournisse une idée juste du pourcentage bi-mots, formants isolés et signifiants isolés chez l’auteur du texte considéré. Pour ça les machines sont indispensables : elles devraient déterminer expérimentalement la taille de R. La machine nous fournirait des statistiques cumulatives jusqu’à ce que la stabilité ne change plus : alors l’on aurait la taille de R.
                  3. Enfin l’on pourrait voir s’il existe un rapport entre la taille de R et les genres : dialogues, description, etc.

                  QUENEAU : La taille dépend de l’auteur. Il existe des textes homogènes. Il est probable que si l’attention des écrivains était attirée par les formants ou les signifiants, ils pourraient être amenés à changer leur « manière » !

                  LE LIONNAIS : Queneau se lance dans une direction importante, nous ferons de la prothèse littéraire. Ce sera la vocation de l’OuLiPo.

                  QUENEAU : Si vous manquez de formants

                  DUCHATEAU (qui se souvient d’être trésorier): On sera cher.

                  LE LIONNAIS : Avec le rapport formant/signifiant, Queneau a posé une règle simple et fondamentale. Néanmoins ces derniers travaux s’écartent de la conception des techniques matricielles. Mais pour ces

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                          techniques il faut des machines : en passant tout un auteur à la machine on trouverait des matrices. Il y aurait donc deux disciplines : l’analyse matricielle, et la synthèse car faire de la littérature avec des lignes et des colonnes c’est encore autre chose.

                          Minute de silence consacrée aux machines, chacun songe à Bruxelles.

                          ARNAUD : Il y a « National » qui construit des machines importantes.

                          Puis il est question de Monsieur Faure des machines Bull (et de Cerisy), qui semble s’intéresser à nos travaux puisque l’exposé de Queneau à Cerisy sur le calcul matriciel du langage l’a incité à nous transmettre une communication (Annexe II  ).

                          QUENEAU : A propos de Cerisy, je voudrais dire que nous sommes plein d’admiration pour l’exposé que fit Duchateau. Il sera joint au compte-rendu (Annexe III  ).

                          On se rend compte que Latis ne viendra pas. L’épineuse question des comptes-rendus est abordée. :

                          • le 30 est sur magnéto (Lescure)
                          • le 31 aussi sur magnéto (Alino)
                          • le 32 Bens (Papille)
                          • le 33 Bens (Basque)
                          • le 34 Lescure sur nappe (Rue de l’université, Basque)

                          LE LIONNAIS suggère que les dits comptes-rendus soient publiés après corrections. Proposition adoptée.

                          Duchateau est nommé à l’unanimité secrétaire de l’OuLiPo, ses trois années d’activité à ce poste épuisant ayant contraint Bens de prendre une retraite anticipée dans le midi (de la France). Duchateau, donc, est convié à nous rappeler au bon souvenir de Madame Hirschberg et de ses machines.

                          ARNAUD : On pourra l’inviter pour l’anniversaire de l’ OuLiPo.

                          LE LIONNAIS : En novembre, il va falloir faire quelque chose de grandiose pour ce troisième anniversaire.

                          Différentes idées sont émises, aucune retenue. Sauf que cela aura lieu le soir. Puis Queneau parle de la Closerie des Lilas.

                          QUENEAU : Je me suis trouvé à la table des célébrités : elles avaient toutes défilé à la même place : A. Jary, Hemingway, Oscar Wilde

                          ARNAUD : Ils étaient assis les uns sur les autres.

                          LE LIONNAIS : Oscar Wilde était en dessous…

                          Quelques-uns feignent de ne pas comprendre. Et l’assemblée prend connaissance d’une communication de Blavier (Annexe IV  ).

                          ARNAUD : Nous devons aussi remercier Blavier de son renvoi « Je croix ».

                          QUENEAU : Tout ce que fait Blavier nous intéresse.

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                                  (Ovation, Blavier l’emporte sur Verbeek.)

                                  La prochaine réunion est fixée au 26 septembre : 12 h 30 ex-Basque.

                                  LE LIONNAIS : Il faudrait inviter Guiraud : on lui ferait sentir qu’il est sorti du droit chemin.

                                  ARNAUD : On le conditionnerait.

                                  LE LIONNAIS : Il y a aussi les mathématiciens : Fléchie et Riguet ; ils pourraient nous donner des structures mathématiques abstraites.

                                  ARNAUD : Il y a Moles et son manifeste : pour un art permutationnel. Ça peut nous intéresser.

                                  On décide de le lui demander pour le verser en annexe.

                                  Aucun reproche n’est fait à Le Lionnais à proposer du temps. On se contente de quelques fines allusions en le remerciant chaleureusement (quand même) pour son accueil.

                                  Pour le nouveau SP :

                                  Louis Meigrot (et Louise).

                                  N.B. –

                                  1. Devant la défection de l’inculpé, le Régent Le Lionnais a décidé de remettre à la prochaine séance sa plainte lescurienne mensuelle.
                                  2. Queneau fait par d’un erratum à l’intention de Claude Berge :

                                  Dans le paragraphe 19 du calcul matriciel (13 juin 1963) au lieu de 5 – 1 – 4, il faut lire :

                                  1. indice 1
                                  2. indice 3… etc.
                                  Texte

                                  OUVROIR DE
                                  LITTERATURE
                                  POTENTIELLE

                                  Circulaire N°36

                                  COMPTE-RENDU DU 22 AOUT 1963

                                  PRESENTS : R. Queneau, F. Le Lionnais, N. Arnaud, J. Duchateau.

                                  ESCLAVE : Eliane Elbaz.

                                  ABSENTS : J. Bens, Latis, C. Berge, J. Queval, A.-M. Schmidt, J. Lescure

                                  PRESIDENT : N. ARNAUD

                                  L’on échange quelques propos sur le caractère aoûtien du temps qui nous prive de la tonnelle et de Lady Godiva, en attendant Latis.

                                  Puis F. Le Lionnais fait circuler un traité de Mathématiques (élémentaires) de C. Bréard remarquable (dixit F. Le Lionnais et R. Queneau), dans la préface duquel il est dit que les russes se servent des livres de Bréard pour former leurs futurs enseignants.

                                  ARNAUD : A propos : au nom de l’Oulipo nous devons nous réjouir de la publication par R. Queneau de « Bords ».

                                  La séance est ouverte. Les olives sont finies ; On se retrouve à table. Arnaud préside. On n’attend plus Latis.

                                  Le Lionnais attaque avec les plagiats par anticipation et donne lecture d’un texte de Valéry (cahier 9) :

                                  « Mallarmé le premier ou presque se voue à la fabrication de ce qu’on pourrait nommer les produits de synthèse en littérature par analogie avec la chimie, c’est-à-dire des ouvrages… construits directement à partir de la matière littéraire qui est langage… Idée atomique… Il n’a pas eu entièrement conscience sans doute de ce qu’il faisait ainsi. Certains préjugés le gênaient et l’absence de culture scientifique. Il a cependant atteint profondément la littérature empirique. »

                                  LE LIONNAIS : P. Valéry opposait déjà à la littérature rationnelle une littérature empirique. Le lecteur dans tout ça ? « qu’importe un lecteur incapable d’efforts », disait Valéry superbe.

                                  Chacun d’approuver. Valéry triomphe.

                                  LE LIONNAIS : Ce n’est pas tout.

                                  UNE VOIX (DUCHATEAU) : Ah !

                                  LE LIONNAIS (Après un silence): Il y a aussi Gustave Verbeek.

                                  Les mandibules cessent de fonctionner, on se regarde.

                                  LE LIONNAIS : Dans la revue « The Upside Downs » se trouve une bande illustrée de Gustave Verbeek composée de telle sorte que la deuxième partie est incluse dans la première partie : il suffit pour la découvrir de regarder la bande à l’envers.

                                  Ladite bande circule, chacun est d’avis d’en commander une série à New Jersey (U.S.A.) Verbeek bat Valéry par K.O.

                                  Les Bords des sonnets

                                  LE LIONNAIS affirme qu’il a du retard pour Ronsard à cause de son abondance… Et se demande si cela vaut la peine de continuer… En effet avec la machine ce serait plus rapide, mais des fautes d’orthographes peuvent se glisser à cause de la langue de l’époque.

                                  ARNAUD suggère que l’orthographe soit ramenée à celle actuelle sauf certains mots.

                                  LE LIONNAIS propose de laisser tomber les sonnets dont les mots n’existent plus et de faire un choix dans les plus modernes.

                                  ARNAUD propose qu’ils soient pris dans une édition classique tout simplement. Ce qui est approuvé par les membres présents.

                                  Tous les bords de sonnets devront être remis à la machine IBM.

                                  LE LIONNAIS pense qu’il faudra rajouter les sonnets qui « courent les rues ».

                                  Du BELLAY est donné à faire à Lescure.

                                  LE LIONNAIS : On peut choisir ceux qui méritent de n’être pas oubliés. Il nous faut en prendre beaucoup pour avoir des tangences. Si nous ne pouvons pas donner une partie des bords à la machine et faire une seconde mouture ce serait difficile.

                                  QUENEAU : demande si les AH OH etc. peuvent être admis.

                                  Il y aura un lexique avec les signifiants et les formants ; les tangences de formants comptant le plus évidemment.

                                  LE LIONNAIS demande qu’on voit s’il n’existe pas d’autres sonnetistes importants. Mallarmé, Rimbaud.

                                  QUENEAU propose des sonnets surréalistes de Eluard.

                                  LE LIONNAIS : Dans les romantiques pas tellement de sonnets, au dix-septième d’avantage.

                                  ARNAUD suggère Verlaine, Heredia.

                                  LE LIONNAIS : 3 sonnets tangents 2 à 2 laissent une place relativement petite, il nous en faut donc un millier autrement nous pas beaucoup de tangences.

                                  Intermède sur le temps. « Le fond de l’aire est vraiment frais ».

                                  LE LIONNAIS (rêveur) : Ah ! Les Bonzes… ils devaient avoir bien chaud.

                                  Rires (intelligents).

                                  Techniques matricielles

                                  (Voir en Annexe I   : Analyse matricielle du langage de R. Queneau.)

                                  LE LIONNAIS se félicite de l’avancement du travail de Queneau sur les techniques matricielles et demande qu’on consacre une séance entière à ce sujet. Approbation unanime.

                                  LE LIONNAIS : Je voudrais faire trois remarques sur l’exposé de Queneau :

                                  1. Il serait intéressant de procéder à une analyse en prenant R>50
                                  2. Il serait non moins intéressant de déterminer quelle devrait être la « taille » de R pour que l’analyse d’un texte nous fournisse une idée juste du pourcentage bi-mots, formants isolés et signifiants isolés chez l’auteur du texte considéré. Pour ça les machines sont indispensables : elles devraient déterminer expérimentalement la taille de R. La machine nous fournirait des statistiques cumulatives jusqu’à ce que la stabilité ne change plus : alors l’on aurait la taille de R.
                                  3. Enfin l’on pourrait voir s’il existe un rapport entre la taille de R et les genres : dialogues, description, etc.

                                  QUENEAU : La taille dépend de l’auteur. Il existe des textes homogènes. Il est probable que si l’attention des écrivains était attirée par les formants ou les signifiants, ils pourraient être amenés à changer leur « manière » !

                                  LE LIONNAIS : Queneau se lance dans une direction importante, nous ferons de la prothèse littéraire. Ce sera la vocation de l’OuLiPo.

                                  QUENEAU : Si vous manquez de formants

                                  DUCHATEAU (qui se souvient d’être trésorier): On sera cher.

                                  LE LIONNAIS : Avec le rapport formant/signifiant, Queneau a posé une règle simple et fondamentale. Néanmoins ces derniers travaux s’écartent de la conception des techniques matricielles. Mais pour ces

                                  techniques il faut des machines : en passant tout un auteur à la machine on trouverait des matrices. Il y aurait donc deux disciplines : l’analyse matricielle, et la synthèse car faire de la littérature avec des lignes et des colonnes c’est encore autre chose.

                                  Minute de silence consacrée aux machines, chacun songe à Bruxelles.

                                  ARNAUD : Il y a « National » qui construit des machines importantes.

                                  Puis il est question de Monsieur Faure des machines Bull (et de Cerisy), qui semble s’intéresser à nos travaux puisque l’exposé de Queneau à Cerisy sur le calcul matriciel du langage l’a incité à nous transmettre une communication (Annexe II  ).

                                  QUENEAU : A propos de Cerisy, je voudrais dire que nous sommes plein d’admiration pour l’exposé que fit Duchateau. Il sera joint au compte-rendu (Annexe III  ).

                                  On se rend compte que Latis ne viendra pas. L’épineuse question des comptes-rendus est abordée. :

                                  • le 30 est sur magnéto (Lescure)
                                  • le 31 aussi sur magnéto (Alino)
                                  • le 32 Bens (Papille)
                                  • le 33 Bens (Basque)
                                  • le 34 Lescure sur nappe (Rue de l’université, Basque)

                                  LE LIONNAIS suggère que les dits comptes-rendus soient publiés après corrections. Proposition adoptée.

                                  Duchateau est nommé à l’unanimité secrétaire de l’OuLiPo, ses trois années d’activité à ce poste épuisant ayant contraint Bens de prendre une retraite anticipée dans le midi (de la France). Duchateau, donc, est convié à nous rappeler au bon souvenir de Madame Hirschberg et de ses machines.

                                  ARNAUD : On pourra l’inviter pour l’anniversaire de l’ OuLiPo.

                                  LE LIONNAIS : En novembre, il va falloir faire quelque chose de grandiose pour ce troisième anniversaire.

                                  Différentes idées sont émises, aucune retenue. Sauf que cela aura lieu le soir. Puis Queneau parle de la Closerie des Lilas.

                                  QUENEAU : Je me suis trouvé à la table des célébrités : elles avaient toutes défilé à la même place : A. Jary, Hemingway, Oscar Wilde

                                  ARNAUD : Ils étaient assis les uns sur les autres.

                                  LE LIONNAIS : Oscar Wilde était en dessous…

                                  Quelques-uns feignent de ne pas comprendre. Et l’assemblée prend connaissance d’une communication de Blavier (Annexe IV  ).

                                  ARNAUD : Nous devons aussi remercier Blavier de son renvoi « Je croix ».

                                  QUENEAU : Tout ce que fait Blavier nous intéresse.

                                  (Ovation, Blavier l’emporte sur Verbeek.)

                                  La prochaine réunion est fixée au 26 septembre : 12 h 30 ex-Basque.

                                  LE LIONNAIS : Il faudrait inviter Guiraud : on lui ferait sentir qu’il est sorti du droit chemin.

                                  ARNAUD : On le conditionnerait.

                                  LE LIONNAIS : Il y a aussi les mathématiciens : Fléchie et Riguet ; ils pourraient nous donner des structures mathématiques abstraites.

                                  ARNAUD : Il y a Moles et son manifeste : pour un art permutationnel. Ça peut nous intéresser.

                                  On décide de le lui demander pour le verser en annexe.

                                  Aucun reproche n’est fait à Le Lionnais à proposer du temps. On se contente de quelques fines allusions en le remerciant chaleureusement (quand même) pour son accueil.

                                  Pour le nouveau SP :

                                  Louis Meigrot (et Louise).

                                  N.B. –

                                  1. Devant la défection de l’inculpé, le Régent Le Lionnais a décidé de remettre à la prochaine séance sa plainte lescurienne mensuelle.
                                  2. Queneau fait par d’un erratum à l’intention de Claude Berge :

                                  Dans le paragraphe 19 du calcul matriciel (13 juin 1963) au lieu de 5 – 1 – 4, il faut lire :

                                  1. indice 1
                                  2. indice 3… etc.
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