OuLiPo
Chez Aline Gagnaire
CR n°31
entre le 18 mars
et le 22 mars
n’a jamais été diffusé
– … mais y a du gaz, quand même…
– Ah si ! A partir du midi…
– Ah ! La politique…
– … C’est un réveil-matin ou c’est le téléphone ?
– C’est le téléphone…
– Bens, y a du vin blanc ?
– Ah, écoute, j’ai déjà ouvert 4 bouteilles…
– C’est bien ça…
– Qu’est-ce que c’est que 4 bouteilles ?
– Tous nos compliments…
– OOOOk, bravo
– C’est pour nous, le Bordeaux…
– Faut du pain…
– Ça marche ?
– Et comment ?
– Très bien… Alors, la séance est ouverte !! Je présente mes excuses pour mes absences prolongées et en même temps, notre invité d’honneur Monsieur Clancier, ici présent—qui nous applaudissons !
– Bravo !!
– Les verres pour le vin blanc…
– D’ailleurs, il est venu souvent déjà…
– …à l’ordre du jour Le Lyonnais, qui parlera…
– Des verres pour le vin blanc…
– Personne n’écoute, c’est toujours l’anarchie… Ça ne fait rien… Deuxième point à l’ordre du jour : Duchâteau parlera d’une loi qu’il intitule (à mon avis, il a tort) qu’il intitule : loi de Dismentelbre…
– N’en je n’ai rien intitulé du tout…
– Je vois pas très bien pourquoi le Président fait des commentaires !
– C’est une communication !
– Monsieur Bens, nous parlera d’une nouvelle forme poétique
– Vous ne la connaissez pas, j’espère…
– Non, pas moi ! Monsieur Queneau…
– C’est bon, ça !
– Pardon ? … parlera de deuz choses. D’une part, une communication de Latis… donc un communication méta-communication.
– C’est ça, bravo !
– Et d’un certain personnage qui s’intitule Tsarinkiévich…
– C’est une méta-communication
– Et enfin, Monsieur Arnaud
– C’est très très bon…
– Nous parlera de… de quoi ? C’est très mal écrit. D’antérimes archaïques.
– Y sait pas lire…
– Et, sixième point, à l’ordre du jour : divers ! La parole est à François le Lyonnais.
– Messieurs, Madame
– Il faut d’abord dire : Monsieur le Président !
– Plus fort !
– Messieurs les Présidents !!
– Madame, Messieurs et chers Collègues !
Je me permettrai de vous remettre pour vos travaux futurs ainsi qu’un supplément pour ceux de/nos prochains esclaves, des modèles de présentation de bords des sonnets français que nous destinons à l’enregistrement par IBM. J’ai pris les quatre premiers sonnets de Ronsard, quand je dis les quatre premiers, je veux dire ceux qui sont les quatre premiers dans le volume I de la Pléïade…
– Ça y est ! Il détériore un unique costume !
– !!!!!!!!!!
– Une serviette pour Jacques… C’est moi qui parle et c’est lui qui bave
– Merci…
– Prends la serviette…
– On ne peut rien dire ayant une valeur culturelle à cette table sans se faire couper la parole.
– !!!!! !!! !
– C’est ça, la culture…
Je vais faire passer ces documents dans le sens des aiguilles d’une montre.
– Monsieur Lescure, …. pas en générale approuvé par les mathématiciens…
– non…
– …. Ben oui… une énorme assiette
– Tu m’en as pas donné… j’ai été brimé…
– C’est vrai ?
– Alors, dans ce cas, faites passer ça directement, comme ça de sont les modèles de présentation…
– Ah ! Il serait temps…
– … de sonnets….
– Ah oui, ça… d’Australie…
– Messieurs, il y a des drames dans toutes existences.
– C’est connu…
– Shoenberce, virgule, d’Australie
– virgule
– Mais de Grenoble, m’a fait parvenir son travail
– Je comprends pas pourquoi au milieu d’une phrase, il met deux points !!
– !! !!
– La parole est à François Le Lyonnais et à personne d’autre !
– … Vous remarquerez, Messieurs, que cette présentation comporte, pour chaque sonnet, un titre quand il en a un, sinon le numéro que je trouve dans le volume quand il a un numéro, ce qui est le cas pour le volume de la Pléïade,
– Quel Numéro ? Il n’y a pas de numéro !
– … par le bas il y a le numéro deux, en chiffre romain. Alors, tout ce qui se trouve au-dessus des bords du sonnet, sera
rayé proprement…
– Qu’est-ce que vous appelez les « bords » du sonnet … ?
– Les bords du sonnet
– C’est les bords, c’est pas le milieu !
– Le premier vers, le dernier vers, tous les premiers mots de chaque vers de tous les derniers mots de chaque vers.
– C’est pas comme ça, mais ça fait rien !
– C’est le premier vers, les derniers mots de chaque vers, le dernier vers et premiers mots de chaque vers !
– Voilà !
– Et je ferai une remarque à ce sujet, dans un instant.
– Oui, oui…
– L’intérieur de la poésie française ne nous intéressant pas pour le moment, nous nous en tenons aux bords.
– On a raison !
– Exactement !
– Avant de la retourner… elle fait des trous !
– Alors voilà. Alors, si c’est présenté ainsi—et j’ajoute les remarques suivantes ! Lorsqu’il y a un article élidé, une apostrophe, on le met avec apostrophe. L’apostrophe, ça n’est ni la, ni le. D’apostrophe, etc… Et
– après une telle clarté… comment ne pas comprendre ?!!
– Et en ne met les lettres A B C D… Alors, il vient de se poser, à moi, (je m’en suis aperçu sur ces premières pages d’exemple). Je me suis rendu compte que lorsque l’orthographe varie, il faut toujours mettre la même.
– De ou Que ?
– Lorsque l’orthographe varie, je crois que nous aurons à rétablir une orthographe unique parce que cette image—nous pouvons imaginer que c’est tangent à cette… tangent à cette, c e t t e. Enfin ça pose un grave problème.
– Oui, mais ça ne se pose que dans le cas des poèmes anciens !
– Alors, je pense, justement qu’on peut… par exemple, on a écrit sonnet, avec un seul n…
– Oui, je vois…
– … vous auriez été choqué qu’il en fut autrement !
– oui, ça ça chie pas !!!!
– Oui, mais alors, qui a des commentaires à faire ?
– Moi.
– Nous en avons.
– Moi aussi.
Je présente les revendications des mineurs qui ont déjà travaillé, extraient de tous les sonnets de Mallarmé, de Sponde et de Nerval, ce qui n’est pas rien…
– Non !
– Ce que Le Lyonnais, par l’intermédiaire de Jacques Bens nous avait demandé, ils ont fait le travail, ils ont fait le travail et ils sont obligés de tout recommencer.
– pourquoi ?
– Ah, les vaches !
– Parce qu’on n’avait pas donné exactement les mêmes bases.
– C’est clair ?
– One avait donné…
– Ce sont les revendications des mineurs : qu’on leur donne 11% d’augmentation !
– Alors, ce matin…
– Dernier mot…
– Shoenberce m’a envoyé son travail avec les sonnets de Nerval, très gentiment, il disait : je ne pourrai pas venir à l’OULIPO le 22, mais voici une trentaine squelettes de sonnets ; s’il faut en taper d’autres, je suis toujours volontaire.
– I va les refaire !
– Ça n’importe, y a qu’à changer la lettre…
– Au lieu de mettre A B C D, on met…
– Ce matin même, Arnaud toujours la parole… Ce matin même Shoenberce m’écrit : Cher ami, viens de recevoir le mode d’emploi pour le décorticage des sonnets. Ceux que je vous avais envoyés, sont donc inutiles…
– Pas du tout !
– Mais non
– Ils sont beaux, en tout cas !
– ….. nous vous en ferons d’autres
– Comme les enfants !
– Madame, comme disait Jarry dans d’autres circonstances, mais ce n’est peut-être pas vrai.
– Eh bien, j’en prends pour mon grade, évidemment…
– Maos vous dites squelette de sonnet, c’est plutôt l’écorce.
– Ce sont les bords.
– C’était une erreur.
– Comment allez-vous ?
– Eh bien, nous allons
– Non, non, non, c’est A B C B
– Non, non, non
– Vous allez manger avec nous ?
– Nous allons, nous allons trouver le moyen.
– Vous allez vous mettre là..
– … dans une si docte et si noble assemblée…
– Il suffit de mettre A D B C … quelle importance ça a ?
– Je pose la question. Je ne crois pas….
– Hein ?
– Mais ça n’est pas tellement sûr… parc que
– Alors, les …. de perforations ?
– Ah oui ? Faut les couper…
– Moi, j’ai décidé de recoller dans l’autre sens… Voilà… Alors ça, ce sont ceux de Mallarmé.
– Des travaux pour monsieur notre notaire
– Ne bougez pas surtout
– Le découpage est un travail
– à la main !
– !!!!!!
– Ça ce sont deux de Sponde
– J’aurai dû le mettre sur une bouteille vide…
– C’est a dire qu’on avait Sponde, Nerval, et Mallarmé
– Terminé.
– Je poserai la question…
– C’était pas mal… Tous ensemble, c’est à peu près le quart de Ronsard que j’ai été assez sot pour accepter. Mais je ne reviendrai pas sur ma parole, naturellement.
– …… n’à qu’une parole.
– Tout de même ! Il va diminuer le travail que nous lui apportons.
– Mais, ceci dit…
– …Il estime que Sponde, Nerval et Mallarmé, c’est le quart de Ronsard.
– Même pas ! J’ai reçu les deux tomes de la Pléïade, et je me suis rendu compte de la quantité effrayante que Ronsard avait fait…
– J’étais pas au courant
– … que Ronsard avait fait. La production de sonnets de Ronsard
– Comme vous êtes loin, là,
– Ne bougez pas…
– Asseyez-vous sur le magnétophone !!
– Lé !!!!!
– C’est vrai ! C’est là qu’il devrait s’asseoir …
– Mais ou… ou là
– On tournerait peut-être en même temps mais…
– Mais là, on va vous voir
………………………………………
– … Je poserai le problème après, il faut…. des bords et, pour chaque mot, même si ce mot revient plusieurs fois, il indiquera le numéro (il y aura des numéros pour chaque sonnet)
le numéro du sonnet et la lettre R……… pour un même mot, le lexique de tous les sonnets dans lequel il se trouve. Ensuite, on s’efforcera de résoudre le problème suivant qui est posé, il y a quelques temps.
– Ça serait dommage de le laisser perdre…
– …rédiger un poème tangent… à trois poèmes tangents deux à deux. C’est la présentation que m’a demandé la directrice des cours de perforation IBM
– Et la différence est très grande avec la présentation
– C’est la BBC !
– La différence entre B et C
– Oh ! Alors ça… C’est facile de l’indiquer au perfo…
– Oui… je crois…
– Je voudrais d’ailleurs indiquer, pour répondre à un coup de téléphonique de Noel Arnaud, l’autre jour, … prenons à la lettre (comme une vraie machine, naturellement)
– !!!!! !!!
– … en mettant la…
– Je reprendre depuis le début ! Un coup de téléphone ému de Noel Arnaud me demandant s’il fallait, pour présenter dans le sens des aiguilles une montre, décrire le troisième vers de quatrain, c’est-à-dire le dernier vers du sonnet, en commençant à l’Envers en allant de droite à gauche etc…
– C’est la grande astuce…
– … L’image de Jacques Bens…
– Ben… C’est ce qu’il avait écrit !
– Oui… Moi, j’avais dit le sens des aiguilles d’une montre parce qu’effectivement, je voudrais vous rassurer….
– Ça n’a AUCUNE importance… Vous pouvez le faire…
– Pourquoi vous avez souligné que ce soit dans le sens des aiguilles d’une montre ?
– C’est le sens des aiguilles d’une montre pour les vers, mais non pas pour l’ordre dans lequel…
– Nous, nous avons le sens des images…
– C’est une position supplémentaire…
– Alors, je voudrais toutefois
– C’est pas très précis, son truc…
– expliquer qu’il serait tout de même important de faire l’exception et d’adopter ce sens, exactement, pour le seul sonnet de la langue française qui le mérite qui est le sonnet d’Areversé !!
– !!!!!!!!! !!!!!! ouah, ouah, ouah !!!!!!! (applaudissements)
– …. Maintenant ça serait une insulte pour les sonnets…… monorimes
– Ah ! j’allais le dire
– J’allais le dire !
– Pour Charles Cros…
– … qui sont constitués par un seul mot à chaque vers
– Oui… C’est un sonnet de Jules de Reséguier.
– Ah… Y en a des dizaines.
– Distique, en général ?
– Ah, non, non !!!
– Ah ça, naturellement, c’est une surface réduite à un segment !
– …et là, il y a plus de milieu !!
– Alors, c’est une question qui doit se poser, également,
– Le Lyonnais !
– …lorsque l’auteur… Lorsqu’un auteur a fait des sonnets en alexandrins et d’autres en octosyllabes… Alors ? Est-ce qu’on mélange tout ça ?
– Ah mais, absolument !
– …ça ne choque pas.
– et même la grandeur des bords….
…………………………………………………
– Le bord est identique au sonnet…
– Ah bon… oui, d’accord
– …. Les mots d’une syllabe, il y en a donc 8 mots dans ce vers ?
– Oui.
– et ai vous prenez à ce moment-là un alexandrin qui n’est formé que de mots de quatre syllabes, vous n’en avez que trois formé que de mots de quatre syllabes, vous n’en avez que trois
– Ah oui, c’est vrai.
– … Donc, ce n’est pas une question de pieds !
– La question est-elle considérée comme réglée ?
– Elle ne le sera jamais.
– Alors, nous passons au point suivant.
– ………… mais il est prêt à recommencer.
– J’étudierai la question mais je pense que ça peut être évité. Une monitrice de perforatrices peut faire la modification elle-même
, y a pas de problème…
– Inverser B et C, c’est tout.
– Maintenant, la question… que je ne peux pas bien lire, je vois la « machine à sermons » mais…
– Mais non !
– Exactement, la matrice, oui.
– Alors, je voudrais savoir : est-ce qu’on n’avait pas parlé Reverony de Saint-Cyr, déjà ?
– Mais oui, mais oui
– Qu’est-ce que vous voulez faire de Reverony de Saint-Cyr ?
– Eh bien… j’ai rencontré récemment Michel Foucault qui a publié une petite étude sur Réverony de Saint-Cyr et qui m’a assuré qu’il avait une matrice à sermons. C’est pas une matrice au sens où nous prenons le calcul matriciel, mais enfin, c’est un moyen de fabriquer, automatiquement, des tas de sermons. En mélangeant… je ne sais pas très bien comment ça fonctionne, mais je l’imagine assez bien. Mais je n’en suis pas sûr. Alors, je pense que nous aurions intérêt à nous documenter sur cette matrice à sermons et sur les autres éventuels travaux de Réverony de Saint-Cyr, en tant que plagiat par anticipation.
– Ecoutez, j’ai donné un mémoire de diplôme sur Réverony de Saint-Cyr, à un de mes étudiants,
– Il l’a fait ?
– Il l’a fait, et il est excellent !!
– Ah, ah !!
– Je dois dire que c’est un admirable mémoire de diplôme.
– Est-ce qu’on pourrait en avoir une copie ?
– C’est beaucoup trop gros. C’est un gros volume
– … mais enfin, les mémoires sont tirés au moins à 15 ou 20 exemplaires ?
– Ah non, pas du tout…
– Et il en parle de ça… de la matrice à sermons
– Je ne crois pas. C’est sur Réverony de Saint-Cyr, en général. Enfin… il a élucidé tout à la fois toute sa vie, toutes ses œuvres… de cet extraordinaire bonhomme qui était à la fois militaire… qui est devenu fou… et puis qui a fait
– Franciscain…
– …… travaux automatiques… et, en même temps, a ou beaucoup d’histoires…
– Puis-je me confier au bon cœur du Président ?
– Mais avec plaisir !
– Qu’est-ce qu’on pourrait obtenir comme informations…
– … sur Réverony de Saint-Cyr , j’ai publié autrefois, un petit papier dessus…
– Est-ce que vous ne pourriez pas nous faire un exposé sur lui, compte tenu des travaux de votre élève ?
– Si mon élève parle de ce qui vous intéresse, c’est ce que je me rappelle plus… Je crois qu’il s’est attaché à la biographie…
– Comment ?
– Les bords.
– Les bords ?
– La naissance et la mort.
– Ah, je ne sais pas.
– Cette matrice, qui pourrait nous la procurer ?
– Bon… Il faut un connaisseur de Réverony… Il la trouvera s’il n’en a pas parlé.
– Bon… je peux demander à Michel Foucault, c’est peut-être lié à mon autre intervention : je propose de mettre Michel Foucault sur la liste de nos invités futurs. Vous savez qu’il a un livre en préparation, qui va sortir, sur Roussel. Je veux dire les problèmes de parenthèses multiples… etc…
– Foucault ? A U L T ?
– A U L T. Oui.
– Moi, j’aurais dit, comme le Père !
– Chacun ses convictions !
– Non, mais enfin, c’est l’auteur d’un livre sur la Folie…
– … qui est très bon
– L’Histoire de la Folie ... qui ne manque pas d’intérêt.
– C’est l’auteur de l’Histoire de la Folie. Il fait partie maintenant du comité de rédaction de Critique.
– Y collabore à Bizarre ?
– Oui et i fait partie maintenant du comité de rédaction de Critique.
– C’est pas un psychiatre, non ?
– Vous êtes devant une proposition, Messieurs, quelle est votre décision ? Votre vote…
– A propos de son invitation ?
– Oui
– Tout le monde est d’accord ?
– Pas d’opposition ?
– Non…
– La proposition est adoptée. La parole est à Monsieur le professeur Duchâteau.
– Et pan !
– … pour son exposé sur la loi qu’il intitule de Dismentebrek
– Pas du tout !!!
– Ricanements !!
– …… une conversation particulière avec Le Lyonnais… sur ses travaux à propos de la distribution des mots dans une langue en fonction de la longueur… Alors là, Le Lyonnais me disait que cela rejoignait les travaux de…
– C’est une autre loi effectivement, mais qui s’exprime de la même manière. Par les mêmes formules. Je ne crois pas que c’est Mendelbro qui a trouvé cette loi. Il a corrigé la loi d’Estoup-sip et je crois qu’on devrait lui consacrer un déjeuner entier.
– A cette loi ?
– A cette loi ! E nous-mêmes, bien sûr. Parce que je crois que ça mériterait d’en parler… Alors, cette loi, on l’avait un petit peu dite… brièvement, le fait que… et le fait que si simplement, dans un texte un peu long ou dans une langue, on classe les mots par rang de fréquence et qu’on multiplie la fréquence par le rang, en obtient toujours le même produit, à quelque chose près. Mendelbrote a corrigé cette loi : il a mis… il
a rajouté un petit facteur exponentiel en plus… qui ne la change pas beaucoup. D’autres ont trouvé une loi comparable, en disant que dans un texte, la fréquence des mots multipliée par leur longueur donne un nombre constant.
– … est inversement proportionnel à la longueur, quoi…
– OUI…
– Alors, c’est une loi qui est donc tout a fait comparable. Dans les deux cas, on a…. (mais i boit tout le temps) Dans les deux cas, nous avons des lois dans lesquelles des phénomènes littéraires semblant absolument indépendants de la signification de ce que dit l’auteur.
– C’est ça l’intérêt de la chose.
– Messieurs, je propose de mettre ça à un prochain…
– J’ai noté, en effet…
– … et peut-être d’inviter quelqu’un qui nous en parlerait Toutefois, et à condition que… la magnétophone ne l’entende pas naturellement… une fois de plus, je répète qu’il vaut peut-être ne pas inviter mon ami Mendelbrote en raison de la difficulté de… de la difficulté de compréhension qu’il y aura. En tout cas, le magnétophone ne pourrait rien noter.
– Il n’est pas en France ?
– Il est à Lille, je crois ?
– Il est retourné ?
– Aux Etats-Unis ?
– Enfin, il vient assez souvent.
– Alors, j’ai une petite question à faire… Dans ce cas-là qu’un autre de mes complices (nous étions une bande de trois ou quatre, à l’époque où ces travaux ont vu le jour) qui lui, en France, et est aussi incompréhensible que Mendelbrote mais, tout de même, plus amusant, pourrait faire un exposé là-dessus, c’est Schuztenberger.
– Ah oui !
– Bien sûr, il pourrait le faire très bien.
– Il pourrait le faire…
– Je dois dire que Schutzenberger a un côté…
– Comment ça s’écrit…
– S C H U Z T E….
– Il a un côté plus farfelu que Mendelbrough
– … des coups de marteaux…
– … On va croire, dans le magnétophone qu’on cloue un cercueil…
– La gastronomie à coupe de marteaux !
– D’où est sortie cette loi… Forneray…
– Il a essayé de faire le calcul mais pas seulement sur les lettres, il s’est aperçu que, dans une année, on avait prononcé autant de voyelles que de consonnes.
– Oh, ça, ça m’étonne !!
– Il l’assure.
– Ça me paraît douteux.
– Mais enfin, peu importe…
– Le nombre de mots prononcés par une personne dans une année et il est arrivé
– … Peut-être que dans le langage verbal… on utilise des mots très courts.
– Puis y a beaucoup de O, de A
– Par hypothèse !
– C’est vrai…
– …Enfin, c’est intéressant, oui…
– Est-ce qu’on peut vous aider ?
– Non.
– Quelle est la conclusion de cette proposition ? Mendelbroug Schutzenberger ?
– Bon… inviter Schutzenberger me paraît une bonne idée… Qu’est-ce que tu en penses ?
– Ouiiiii
– On vote !
– Mendelbrought est involontairement farfelu, tandis que Schuztenberger le sera peut-être volontairement.
– Oh, vous croyez qu’il faut changer ? C’est pas nécessaire !
– Nous mélangeons, le crème… Gardez vos fourchettes ! Et rangez en partant.
– Le Lyonnais, vous vous en chargez ?
– Avec le plus grand plaisir, mon chez Secrétaire Principal !
– La parole est au Cardinal X ;;;;;
– Juste Ciel !
– Il reste dans le ton !
– Ma serviette !
– Laquelle ?
– C’est la bouteille ou le micro ?
– Touchez pas, mettez plutôt ça….
– Elle s’est donné un mal fou.
………………………
– C’est la râble d’agneau, mais je sais pas s’il va être assez cuit
– Faut pas trop cuire
– C’est parfait
– Si on avait attendu des années, ça serait devenu un mouton !
– !!!!!!!!
– Moi, je commence, j’ai vraiment trop faim…
…………………
– Alors, qu’est-ce qu’on s’imagine ? Qu’il y a 10 marteaux ?
– Le marteau s’est cassé, là…
– Il s’est cassé un marteau, pourquoi ?
– Bens… Allez-y
– La majorité… est servie…
– … Ce qui me permet de réclamer une attention particulière parce que je crois que… (ce qui m’arrive assez rarement, au fond) Deuxièmement… Je vous dis, il y a une chose de parfaitement nouveau… qui me s’est jamais fait… (qui ne s’est jamais fait ici, je veux dire)… C’est-à-dire une nouvelle forme poétique… Un nouveau poème à forme fixe…
– Mais nous ne faisons que ça !
– On ne l’a jamais fait, c’est pas vrai.
– Allons, pas de mauvais propos…
Je propose une nouvelle forme fixe que j’ai appelée l’oulipolée
– On m’a fait un jeu de mot que je répéterai au dessert !!
– Ce poème a une base arithmétique qui est le nombre 77. Il s’appuie, en effet, sur les cinq premiers chiffres significatifs du nombre PI qui sont comme chacun sait
– 3 1 4 1 5
– .. Cela nous donne donc un poème de 5 strophes
– Quand on l’accent, c’est pas un 6 c’est pas un cinq !
– En général…
– … on arrondit à 6
– Oui, mais moi j’ai voulu prendre le chiffre EXACT.
– … Y a encore de la viande… Ah, il faudra que quelqu’un se dévoue j’ai pas réussi à couper… Faudra que quelqu’un se dévoue…
– En entier ?
– Oui !
– Ah ça, c’est pour Lescure !!
– Décortiquer…
– Y en a encore !
– Alors, ce sonnet ?
– Vous avez les légumes là…
– Après je mange froid.
– … les épinards…
– Ben… parlez en mangeant…
– Nous avons tous hâte d’entendre l’oulipolée
– … j’ai pas faim…
– Dire qu’ils baffrent tellement qu’ils n’ont rien entendu !
– C’est ça. C’est dégoûtant…
– Pourqui que vous le prenez pas et que vous le coupez dans votre assiette ?
– C’est vachement bon…
– Monsieur Lescure ! Votre assiette…
– Plein d’herbes pour le faire cuire… C’est meilleur quand c’est bien saisi.
– Un peu de mâcon rouge !
– Tiens je te sers…
– .. comme une mère !
– Des pommes de terre…
– Bon, on parle….
– Voilà 5 minutes que nous sommes dans l’ignorance de ce qu’est l’oulipolée.
– I fait la gueule…
– Pas du tout ! Je suis en train d’apprécier l’agneau qui est affreusement délicieux.
– Mais d’ailleurs, je propose une suspension d’une seconde à la séance pour voter une motion de félicitation à l’auteur de ce delicieux plat
– Ah oui ! Très juste !
– A L’auteuse !!
– Quel affreux mot !
– Allez-y Bens, sautez !
– Sautons !
– I veut nous priver de cette nouvelle
– Donc je rappelle brièvement
…………………………………………
s’il y a des volontaires…
– Monsieur Bens !!
– Ah le vilain !
– Je tiens à ce qu’il soit entendu que suis autant et même plus grossier que n’importe lequel d’entre vous ! Ben, reprenons notre PI
……
– I par le comme une vache !!
– Donc, utilisant les cinq premiers chiffres, de PI ça nous donne un poème de cinq strophes qui comportent respectivement trois, un, quatre, cinq vers. On aurait pu prendre un plus grand nombre de chiffres significatifs et continuer évidemment : neuf, deux…
Deux raisons m’en ont empêché :
– Comment…
– b) le total des cinq premiers chiffres est 14, en ne retenant que cinq strophes, on retrouve un nombre total de vers que nous connaissons déjà et il nous paraît honnête de saluer le sonnet, au passage.
– En somme, ce qu’il a de nouveau, c’est l’ancien !!
– On pourrait ajouter que ces les premiers vers représentent une progression qui ne manque pas d’harmonie puisque nous avons trois strophes de trois, quatre et cinq cers, séparées chacune, enfin séparées deux à deux par une strophe d’un seul vers. Je trouve qu’une strophe a neuf vers romprait cette harmonie et je trouve que c’est ainsi bien comme ça.
– Et voilà tout
– Alors, la répartition des rimes
– En somme, il nous donne son opinion sur ses œuvres !
– C’est exact, oui. Plusieurs solutions sont évidemment possibles celle que j’ai adoptée présente deux avantages
– !!!!!!!!!!!!
– Mes chers amis, je ne vois pas pourquoi vous cherchez une solution qui ne comporte que des inconvénients !!
– Très juste !!
……………………
– …… qui sont, d’une pas l’alternance des masculines et des féminines
– Ah !!
– et d’autre part, une proximité suffisante des rimes. De manière qu’on oublie quand même pas trop les rimes… vous avez compris ?
– Ce qui serait intéressant, au contraire, ce serait un ouvrage dans lequel le premier mot, le premiers vers à la première page, rime avec celui de la dernière page.
– On peut essayer.
– T’as pas la parole
– Je retire la parole.
– Oui… on peut essayer
– Je lui retire la parole
– J’ajouterai….. que le vers 4 et le vers 9 qui riment ensemble, sont assez éloignés, mais, comme vous le verrez, comme il….. de la répétition du même vers, je précise que vers 4 et le vers 9 ce sont ceux qui sont isolés, qui forment une strophe à eux seuls. J’ai pensé pouvoir les utiliser comme une sorte de refrain—à ce moment-là, le stade de la rime étant dépassé par celui du refrain, étant donné qu’ils sont séparés de quatre vers, mais c’est beaucoup moins gênant. Le poème est bâti sur cinq rimes A B C D E comme le sonnet, les rimes A C E sont… je dirai qu’elles sont de même sexe, et elles sont de sexe opposé aux rimes B et D. Le nombre de vers de chaque rime est donc le suivant : 4 A, B,4 C, qui ne sont en réalité que 2 puisqu’il qu’il y a 2 C qui sont identiques, (Ça ne représente que deux rimes puisque sur les trois, il y en a deux qui sont pareille : E D et 2 E. Donc, c’est une répartition assez différente de celle du sonnet.
– Ah tu m’a eu, toi.
– J’en ai fait deux comme exemple, Le premier que j’ai fait, je l’ai fait avec des post-rimes parce que au fond, enfin moi en tout cas, je n’ai pas eu encore une assez grande maîtrise des ante-rimes… Et je crois…
– Nous allons le juger…
– … que pour faire l’expérience comme il faut, il fallait… enfin… il fallait essayer…
– Deux siècles d’ante-rimes.
– Oui, j’en ai fait après un autre avec des ante-rimes, d’ailleurs vous verrez…
– Bon vous y allez…
– Mais je voudrais manger avant de les lire
– Le matériel l’emporte toujours sur le spirituel chez Bens !!
Sa distinction présuppose des options philosophiques… que nous n’avons pas à accepter…
– … Mais que vous n’avez pas à discuter, non plus.
– Alors, un court instant d’entracte pour manger délicieuse nourriture.
– Mais alors, il n’y a aucun exemple…
(fin de piste)
– ………… est écrit en français ?
– Parfaitement ! Mais il marque le coup toujours
– … Je m’exprime très mal en français, je m’exprime beaucoup mieux en anglais… et, à toute occasion, il préfère s’exprimer en anglais.
– Evidently !
– … Et ils sont toute une bande à (Anvers ?) mais ce qu’il faut également dire que c’est dans les pays de langue flamande qu’il y a
les gens plus intéressants dans la génération jeune. C’est pas…
– Tu es pas dans le coup, toi, André…
– T’es déjà un vieux…
– Mais c’est vrai… ils sont toute une bande…
– Je me permets de faire remarquer à I……… que I……… est à peu près… pas à moitié, mais un bon 1/3 dingue.
– Oui… Et alors…
– C’est dans quelle partie du monde ?
– I déraille parce qu’i vous dit des choses qui vous choquent…
– Non
– Bon, c’est pas à ce niveau-là,
– Y a rien qui me choque mais il y a quelque chose chez lui qui finalement (… non merci !!) de flamand qui se sont limité par son… Mais qu’il doive le confesser, ça le marque…
– Messieurs, je vous propose que la littérature belge la plus intéressante, a toujours été la littérature flamand.
– (en flamand dans le texte !!)
– (réponse dans le même dialecte !)
– Voilà ! Ce que j’allais préciser,… remarquez que les plus grands écrivains belges de langue française étaient des flamands.
– Non, il y a Simonon.
– Et Michaux…
– Ah, oui ! Michaux.
– Ça fait quand même des exceptions
– Jacques Brel…
………………………………
– Guelderode, d’accord, est flamand, mais souffre de voir l’utilisation flamingote qu’on faisait de son œuvre. A tel point
– C’est autre chose…
– … aux représentations de Guelderode en Flandres, il se dressait il disait : j’interdis qu’on continue.
– Bravo
– Moi, je suis pour la reconquête du Canada (en attendant) celle de l’Algérie, naturellement !
…….
– Mais les choses curieuses qui viennent de Belgique, viennent de Flandres. Des revues écrites en langue flamande.
– Sauf Blavier !
– Sauf Blavier.
– Mais Blavier, c’est pas un jeune !!
– …. Pas en Wallonie, mais en Flandre, il y a …
– rhétorique….
…………
– Messieurs ! Puis-je vous demander de revenir à j’objet principal de nos débats : la conférence de Liège
– ………… à propos des Flamands qui ne pouvaient rien avoir avec l’Oulipo alors qu’ils ont donné quelques-uns des plus grands avec l’Oulipo alors qu’ils ont donné quelques-uns des plus grands rhétori…… en langue flamande… C’est quand même extrêmement important.
– Me permettais-je d’insister sur le fait que nous devons conclurons ce qui concerne la conférence de Liège en fournissant, dans les plus…
dans les plus brefs délais, un programme. Et qui va le faire et quand ?
– Je me permets…
– J’interviens notamment là-dessus parce que nous avons fait un excellent gueuleton à quatre ou cinq d’entre nous…
– … une commission !!
– … une intermission !
– avec champagne !
– offert par la direction.
– Je vois que vous êtes bien réjouis… mais autour de cette table, on n’a rien foutu.
– On pourrait peut-être recommencer !!
– Il faut que Bens se réunisse avec lui-même
– Voulez-vous prendre des fruits ? Vous savez que j’ai oublié de prendre des fruits… Je ne sais pas si vous aimez les pommes ?
– Il y a toujours des fruits secs !
– Oh !!
– Ah ça, c’est important parce que la question s’était posée.
– Je me permets de faire un suggestion que je répète à voix haute mais comme je connais bien les gens d’IBM Belgique, et qu’a l’université pour consultation automatique de dictionnaires etc… donc on peut manipuler des textes en machine sous les yeux de la caméra et apporter donc l’élément un peu clownesque de la chose.
– J’ai toujours dit qu’on pourrait faire marcher les machines devants les gens en disant n’importe quoi…
– !!!
– Vous savez, c’est qu’il faut… faire sortir 500 000 poèmes très rapidement…
– Je demande la parole…
– Allez-y
– J’ai déjeuné j’autre jour avec deux types d’IBM ; un qui est, je crois, leur public relation pour IBM et qui travaille là ; et il nous racontait (moi je ne sais pas, je ne vois pas la télévision, est-ce qu’il y en a qui voient la télévision parmi vous ?) mais il paraît qu’il y a un truc à la télévision qui s’appelle Un contre Tous
– Aaaaaah Guy Lux
– Quuelque chose dans ce goût-là.
– Ça s’appelle Monsieur tout le monde
– Monsieur tout le monde, c’est ça.
– Une énorme machine qui est toujours en panne.
– Alors, elle était en panne parce qu’elle n’existe pas du tout. C’est pas une vraie machine… Alors à IBM ils sont très emmerdés parce qu’ils mettent des trucs comme cela… et c’est une fausse machine, la fille, je l’ai vue, la présentatrice à la télévision, c’est une secrétaire de IBM…. Alors, ils sont très emmerdés parce que c’est un truc en carton… c’est absolument faux
– !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
– A cause d’une machine en carton, l’émission été annulée
– En fait c’est une fausse
_–––––––……………………………
– Y a rien dedans… Alors, ils sont très emmerdés… parce qu’ils cherchent à s’en tirer… Et comme c’est des Américains… pour la publicité, ils sont très emmerdés parce……
– Ils vont avoir besoin de l’Oulipo
– ………… les entreprises du Lyonnais comme ça… et j’ai l’impression qu’il sera très content de faire des trucs sérieux et amusant
– Alors, je crois que ça rejoint…
– Mais enfin, je crois que le type que j’ai vu était tout de même assez ouvert parce qu’il m’a fait une suggestion qu’est pas mal : je vais la raconter, tu permets ?
– I mange et i cause à la fois… la bouche pleine !
– I donne des ordres
– …….
– Terminé
– ….. et il vous a proposé quelque chose ?
– Ah oui ! Une variante de S + 7… On essaye de prendre les mots dans un dictionnaire de synonymes… C’est pas con ? C’est intéressant.
– On avait déjà prévu le cas général de prendre….
– Mais pourquoi il a tout le vin rouge
– Mais j’en n’ai pas du tout, regardez ! Vous avez du bordeaux ici
– J’ai l’impression que le mélange de bordeaux et je jurançon
– Il est très bon le mâon.
– Messieurs, je me permettrai de vous faire remarquer que j’avais
proposé deux poèmes topologiques dans lesquels on prenait le voisinage de chaque mot dans un dictionnaire de synonymes… puis le voisinage et ce voisinage… et, par conséquent, de dictionnaires de synonymes en dictionnaires de synonymes , on pouvait d’écarter ainsi du sens original et arriver à d’autres poèmes ayant quelque intérêt…
– Je m’excuse, mais il me semble que quelqu’un avait fait remarqué que cette méthode sémantiques de monsieur Fulcanelli dans le déchiffrement des textes mystiques, ça nous avait paru d’un intérêt extrêmement réduit.
– Mais nous pouvons les rendre un peu païens.
– Ça c’est vrai mais je ne sais pas si on serait plus avancé pour ça !
– On peut les démystiquer !
– !!!!
– Je crois qu’on peut arriver à satisfaire les désirs de Noel Arnaud parce que je crois que d’ici peu de temps, en pourra dire qu’il travaille pour nous…
– Je pense aussi que même après, au moins 50 ou 60 déjeuners avoués, de Le Lyonnais, de Queneau, avec des tas d’IBM et de Bull on devrait obtenir des résultats…
……………
– Arnaud ! Arnaud
– ……… pour la gastronomie française !
– Arnaud je tiens à préciser que c’est les gens d’IBM qui payaient le déjeuner et non pas Queneau et Le Lyonnais…
…………………………
– Mais ça demande du temps ça.
– Mais c’est ça, il faut les habituer à payer.
– Ça ne serait pas possible
– Il sont très bien disposés…
– Est-ce qu’il ne serait pas possible de relier la suggestion de Paul Braffort à celle de…
– Mais ils pourraient nous payer à déjeuner aussi à nous…
– Braffort dit qu’il existe en Belgique une machine
– 162.
– IBM quoi !
– … mettre en relief, en valeur… Alors, je crois que c’est une occasion
– Le Starinkiewicz là, il a une 4 500 600 aussi à Bruxelles, il a fera marcher… C’est très joli à voir marcher
– Est-ce que Braffort ou moi on pourrait remplacer ces gens pour organiser notre…
– Mais c’est très joli à voir… Y a la recherche sur le ruban magnétique
– Ecoutez, c’est pas difficile
– …et on voit le ruban magnétique
– Je trouve que ce qu’il faut faire,
– Quelle heure est-il ?
– Moi, je pense à
– Trois heures un quart !
– Si vous me permettez de téléphoner, je téléphone à l’instant même au directeur d’IBM Belgique et nous pouvons arranger la chose
– Qu’à cela ne tienne
– Vous avez la Belgique en automatique en faisant 16 02
– C’est Bruxelles ?
– C’est l’automatique… 16 et 02 ici…
– On va cotiser pour la communication.
– Oui, on cotisera pour la communication
– Vous avez 12 communications avec Bruxelles !!!
– Ben vous avouerez franchement que si on avait à toutes les réunions des présidents comme ça, on aurait fait un travail considérable !
– …… à trois heures je téléphone à Bruxelles…
– A trois heures dix de l’après midi
– Faut préciser…
– Nous devrions l’inviter, même à nos frais !
– Oui, bon c’est ça.
– Evidemment, nous, nous avons un secrétaire qui se lève à trois heures dix… d’un tabouret de bar… et qui règne
– Parce que tu régnais, cette nuit, Jacques ?
– Ce que c’est emmerdant ces trucs-là, on n’arrête pas
– J’avais du vague à l’âme… on était entouré de tellement de jolies femmes que…
– …… servi
– Ingrat !
Y en avait au moins une…
– Y en avait deux ou trois…
– Maria, ah oui…
– Oui mais alors…
– Elle est avec un gars… il est difficile de chercher
– A Mme Bense et à Mme Blavier !
– ………………………………………………
– Lundi ou mardi matin ?
– Bien sûr, mais je ne veux pas vous gâcher votre week-end
– Mais si !!
– C’est notre intention
– …… En tout cas, on nous verra parler avec la machine
– Et la machine peut répondre, même !
– On verra la machine exploser devant nous… On nous verra éteindre les feux…
– Je trouve qu’on devrait faire une satire de Planète…
– Ça c’est très bon !
– Se ballader devant une machine… Qu’est-ce que c’est : un sonnet, un Baudelaire,… ça ne me plaît pas. Alors… retravaille un petit peu… Les gens y croiraient, ça serait affolant !
– Mais i sont sérieux, on peut pas faire une chose comme ça.
– Non non bien sûr !
– Depuis qu’ils ont truqué le Cros
– Et i continuent… Tu sais que je les ai interrogés sur Cros Il m’a dit qu’ils ont trouvé ça (c’est à vérifier….) dans un magazine « le magasin des demoiselles, je ne sais pas quoi et ils m’ont dit qu’ils l’ont tiré in extenso d’un vieux truc. Mais ce que dit Jacques Bergier n’est jamais sûr !
– Est-ce que Queneau voudrait téléphoner à Tohoku parce qu’on peut aussi l’avoir en direct ? Non, vous voulez pas téléphoner à votre ami japonais de Tohoku ?
– Harinaga ? Avec plaisir
– Le directeur d’IBM Belgique va venir voir demain ou Dimanche ou lundi, alors je suis prêt à lui transmettre tous les désirs que vous avez formulés sur la collaboration dont nous pourrions avoir besoin pur cette émission télévisée.
– Mais ça sera la radio ou la télévision ?
– Télévision forcément ?
– Ce qu’il y a, évidemment, c’est qu’on fait marcher la machine
– Nous voulons qu’ils fassent marcher une machine et nous voulons, éventuellement, qu’ils nous préparent, qu’ils nous fassent préparer des programmes… spéciaux pour réaliser certaines des expériences que nous voudrions
– Je peux lui expliquer… on peut le faire, lui donner
– Bon, bon ça, vous êtes assez au courant ! Vous voyez très bien vous-mêmes ce qu’on peut lui demander
– Mais ils avaient déjà fait un programme, autant en tenir compte.
– S’ils me donnent un programme, j’en fais l’organigramme qui précède le vrai programme si tu veux…
– Le programmer que je ne saurais pas faire… je fais l’avant-programme sous une forme…
– Oui mais ça, pas d’ici dimanche ou lundi ?
– Ah non, c’est ça.
– Est-ce que tu crois qu’on pourrait déjà supprimer le S + 7 puisque Tsarenkiewics nous en déjà proposé, en a déjà fait et il est difficile de le court-circuiter là- dessus… C’est pas chic.
– C’est un peu ennuyeux parce qu’il le fait sur un vocabulaire très restreint… mais enfin…
– Mais c’est très gênant de le court-circuiter là, hein ? Mais vous pouvez très bien voir vous-même dans le genre de travaux qu’on a fait, ce qui peut être spectaculaire…. Indépendamment de cela, il est très possible de faire ce qu’on avait déjà prévu : de lui demander qu’il est possible à réaliser quatre minutes de film montrant une machine en train de marcher.
– Ça de ce côté-là, on pourrait peut-être avoir un arrangement avec la télévision française…
– Oui justement
– … parce que vous savez que les gens de l’émission Visa pour l’Avenir sont venus à (ISPRA) et ils sont enregistré toute une séquence dont ils n’ont passé qu’un tout petit fragment lors de l’émission la véritable émission, il serait peut-être possible qu’ils passent un morceau
……………………………………………………………………
– Faut voir ça avec Lescure, parce qu’il peut être en rapport avec des types de la télévision.
– On pourrait…… avec nos amis de la télévision belge, un fragment de l’émission Visa pour l’avenir qui avait été filmé à Ispra
et qui n’a pas été utilisé par la télévision française. Ils ont le film, donc ils pourraient peut-être en donner un petit bout…
– Oui, oui..
– Si la TV française le veut… elle le voudra bien sûr
– J’ai une proposition à faire. Je vais demander une inter intermission… Proposer Bens et Lescure et qu’ils fassent un programme tous les deux…
– Voilà
– Ils peuvent s’offrir mutuellement à déjeuner, ça leur fera moitié prix…
– !!!!!!!
– Ça va de soi !
– et si on est 4 ça fera ¼ de prix !
– on invite Queneau et Duchâteau…
– Qu’ils se réunissent à deux… et je propose la création d’une inter-intermission Bens-Lescure qui fasse le programme, quoi !
– Il y a une contre-proposition qui d’ailleurs inclut celle-là éventuellement. C’est que je profite du passage de Hirschberg à Paris vous contacter et puis qu’on se voit avec lui
– Parce qu’en plus, lui connaît bien les problèmes de linguistique ; il est coordinateur pour…… de premières… automatiques… et il pourra lui-même nous faire des suggestions
Si ce que vous demandez est idiot… Vous feriez mieux de vous
contenter de tel ou tel….
– Est-ce que vous voulez me donner vos numéros de téléphone pour que je vous appelle soit dimanche, soit lundi.
– L’affaire belge me paraît résolue !
– Oui, oui.
– On peut même
– Etant donné que ça se passe à Liège, Bruxelles n’existe pas
– ……
– A Verviers vous ne travaillerez pas, vous serez reçus par moi.
– D’accord.
– Mais il faudrait peut-être que l’Oulipo, si vous me permettez, donne plein pouvoir à l’inter-intermission
– Ah oui…
– Y a pas de danger, on est tranquille…
– Ah la vache !
– Cette avidité…
– On les demande pas.
– On les refuse, même !
– Alors Lescure c’est LITE 76 91, ODE….
– Bon. Je pense qu’ensuite, il faut fourrer tout de suite dans l’histoire Baum et Arlette (Dumur) de la radio-télévision belge. ……… et ils se démerderont…. Parce qu’enfin, c’est trop stupide nous avons là des gens qui sont des amis… qui partagent complètement
……… ils ne demandent que ça.
– Mais, s’ils ont les moyens de le faire, y a pas de doute.
…………………………………
– L’inter-mission
– On a pris note
– Etablissement du programme, ensuite….
– Duchâteau peut très bien avoir une délégation de pouvoir, ça ne pose de problème…
– Alors… je vous téléphone ce soir, à l’heure du repas
– Le 25 mars, c’est lundi, j’ai trente-deux ans, c’est terrible !
– !!!!!! ouah ouah ou
– Happy birthday to you
Happy birthday to you
– Tankeyou !
– illisible c’est formidable
– Non c’est 2 puissance 5
– Ça va vite… mais après, il faut aller à 64 ! pour avoir la puissance suivante
– On est pas presé du tout
– trente et un, je préférais
…… ;;;;…………………………
– C’est une question de vie apparente…
– Quelle est ma vie apparente ?
– !!!!!!! (bruit de trompette d’enfant)
– Je me demandais ce qui faisait ce bruit là
– … parce que l’affaire belge, si on la prend comme ça, elle sera réglée très vite
– Qu’est-ce que vous voulez prendre comme ça ?
– L’affaire belge
– Comment allez-vous faire pour la Belgique d’abord ?
……………………………………
– Van….. d’une part… Van….. de l’autre, on peut les contacter ou moi…
– Alors, voilà ce que je vous propose : est-ce que vous pourriez me donner votre adresse de façon à ce que les gens sérieux— là-dedans, ce sont les gens d’IBM—une fois qu’on est tombé d’accord sur un programme et ils peuvent vous contacter directement et par votre intermédiaire, avoir les gens de la radio et de la télévision et de s’entendre avec eux pour le transfert de la machine dans un certain local… les questions d’éclairage, etc…
– …………………de l’université de Liège
– On fera travailler tout ce petit monde !
– Ça fait plaisir
– Vous pouvez me téléphoner à la bibliothèque…
– A Verviers !
– Répète
– J’ai dit, c’est 114 rue du Palais mais on peut se borner à dire 114 Palais parce que les Belges ne mettent pas rue. … Et l’adresse qu’il donne lui, c’est Palais, 114… Alors, faut savoir
– Ça fait beaucoup de palais
– C’est comme les Suisses i mettent pas rue pas avenue, rien du tout
– Alors, attendez, est-ce que vous aviez prévu une date ?
– Ah non !
– Nous ne prévoyons rien…
– C’est-à-dire que nous avions prévu…
– Moi, je pense qu ‘il fait en prévoir une… mai
– Mai, carrément
– Dernier délai alors parce que c’est le mois de (bloc) des étudiants. Or, pour Liège, le grand public, c’est tout de même le public étudiant.
– Donc, dans le mois de mai… au alors, ce serait septembre ou octobre
– Début mai alors…
– D’ailleurs on dit en mai fais ce qu’il te plaît !
– Je suis convaincu que si l’on a l’aide d’IBM, l’aide de la RTB…
– On peut, en un mois, mettre ça sur pieds.
– Facilement
– L’aide de (A B six) ça, c’est essentiel…
– Et puis il y a l’OAS aussi
– Une grosse partie de la population liègeoise s’inquiète de cela et demande : est-ce que ça vient ?
– Grosse partie, c’est la moitié ou beaucoup plus ?
– Moi ça m’est égal ; c’est seulement pour vous et pas vous bloquer
– Vous voulez nous bloquer ?
– Ça peut être fin mai ou début juin
– Début juin, c’est ça.
– Juin, Ispra, c’est délicieux
– Enfin, Mai à cannes, ça sera très bien
– Maintenant les fleurs commencent à sortir
– ….. Allex à Ispra d’abord c’est pas concomitant
– C’est vrai, pourquoi est-ce qu’il y a un ordre…
– On peut très bien aller à Ispra avant…
– Ispra aur début mai
– Après … fin mai, non, fin avril
– D’abord, qu’est-ce que vous allez faire en Sicile ?
– !!!! Mais je me le demande !!
– Annulez votre voyage de Sicile ! Vous allez voir Orgosole ?
– Le tombeau d’Archimèdes à Syracuse
– … le nombre PI
– … .. Avec le Club Méditerraniée ?!!
– Ah vous savez, depuis que c’est passé aux mains des Rothschild … C’est bien !
– Méditerranée ne fait pas de tourisme, elle fait de la pêche sous-marine
– Moi, j’ai des copains qui y travaillent, ils font de tout… Ils organisent des BM euh…
– Ouah !!!
– Des BTC… de touristes !!
– Des BTC ?
– Des bordels touristiques de campagne !!
– Aaah !!!
– C’est presque ça
– Des bordels au Club Méditerranée… Je ne sais pas ce que vous insinuez ? Le Club Méditerranée va vous faire procès !
– Vous croyez ?
– Si l’un de nous le répète
– Si l’un d’entre nous répète au Club Méditerranée…
– En fait, moi, je pourrais apporter trop de preuves matérielles
– Les preuves matérielles, dans ce domaine, sont souvent ténues…
– Vous croyez ? Vous savez, la gravidité, c’est un fait quand même ! Moi, je te dis que j’ais des copains qui travaillent au Club Méditerranée
Alors, je suis tuyauté là-dessus, il y a une année extraordinaire..
….. qui séduisaient les filles… et ils avaient fait un concours
……… C’est les filles les plus grosses, c’est-à-dire les plus moches… qui venaient………
– Il a une bouillie dans la bouche, on ne comprend rien de ce qu’il dit
– Vous connaissez le paradoxe du type qui ne veut jamais être pendu ?
– Qu’est-ce que c’est ?
– On dit à un type, le juge lui dit : vous serez pendu
… Vous le connaissez ?
– Moi je le connais pas !
– Moi j’en connaissais une : fusillé ou pendu.
– Ah, c’est pas ça.
– C’est pas le même…
– Non, ça n’a aucun rapport… C’est tout à fait sur une autre base. C’est très joli aussi ; ça peut se faire avec pendu pour satisfaire le sadisme des gens… mais ça peut être de militaires qui disent : y aura une alerte
– on est complètement paumé …
– Alors… Le type dit : vous serez pendu dans la semaine, le juge dit : vous serez pendu dans la semaine et vous serez pendu le jour où vous ne pourrez pas le soupçonner, vous ne pourrez pas déduire que vous serez… Vous ne pourrez pas le savoir. Vous ne pourrez pas vous y attendre. Alors, … vous serez pendu dans la semaine qui vient. Bein… i ne peut pas être pendu. Alors ça, c’est le premier stade. Son avocat le réconforte, lui dit : le vendredi, (parce que ça, ça s’est passé un samedi) le vendredi vous vous direz : je peux pas être pendu demain. Si il ne reste plus qu’un jour.
– … par conséquent : je serai pendu demain. Par conséquent, si on le pend le samedi, c’est pas une surprise pour lui. Donc, on ne peut pas le pendre le samedi
– Ah oui, c’est vrai
– Mais le jeudi ? Il se fait exactement le même raisonnement : car le vendredi… car il peut se dire : du moment que j’ai pas été pendu le jeudi, je peux pas être pendu le vendredi car la samedi, je vais être pendu et le vendredi, je peux pas être pendu mon plus puisque j’ai prévu les deux choses à la fois. Et ainsi de suite, donc, il ne peut pas être pendu dans la semaine !
– C’est ce que Fernand appelait méthode de descente……
– Oui. C’est très joli dans le paradoxe, c’est que le type est très content… En effet, le raisonnement est impeccable, et puis, le mercredi, il y a le juge qui arrive et qui lui dit : on vous pend, et il s’y attendait pas !
– Mais comment il s’y attendait pas le mercredi ?
– ………… Hein, c’est joli, il avait dit : en effet, le jeudi, s’il est pas pendu, le jeudi, il ne peut pas être pendu le vendredi puisque la vendredi, il saurait qu’il serait pendu le samedi et le vendredi matin par conséquent, il ne peut pas être pendu le vendredi s’il s’y attend le jeudi… etc… pendant huit jours… donc ; il ne s’y attend pas et comme il ne s’y attend pas le juge arrive le mercredi
– C’est le paradoxe du menteur mais appliqué à un niveau supérieur.
– C’est le paradoxe du menteur avec un prédicat variable
– … Oui, avec un futur en plus
– Vous connaissez le paradoxe aussi du type…
– C’est très joli !
– Qu’est-ce qui a trouvé ce paradoxe ? Vous ne savez pas ?
C’est dans la légende ?
– Oh non. Je peux vous le dire d’une façon très simple : c’est dans Scientific American de ce mois-ci
– Tous les numéros de Scientific American sont épatants de de point de vue
– C’est Martin Gardner
– Martin Gardner, c’est ça. Alors le paradoxe… c’est le suivant : quelle est la phrase qui est vraie si on la pense et fausse si on la dit ?
– Je ne parlerai pas ?
– Il est pas bête ! : « Je ne parle pas en ce moment »
– Ça, ça y est aussi… Y a le paradoxe de la phrase… d’une fiche. Alors, d’un côté il y a la proposition qui est de l’autre côté est fausse, et la proposition qui est de l’autre côté, est vraie. C’est joli aussi !
– De l’autre côté, c’est vrai, et de l’autre côté, c’est écrit : c’est faux ! On retourne… c’est joli ?
– C’est des jeux que j’avais proposé à Bordas, il y a quelques…
– Cette histoire, ça peut se faire… Ça va assez loin… d’ailleurs, c’est pas mal… C’est un excellent paradoxe, d’ailleurs, il y a eu un article intitulé « Un nouveau Paradoxe Etonnant »… Il est très bon… Parce qu’il peut se faire, même à un stade très primaire… enfin… beaucoup moins subtil que celui–là… Par exemple on peut le faire avec des cartes. On a classé des cartes… Enfin… il y a les cares : AS, 2, 3, 4, Roi… et le type gagne s’il devine la carte…
– Alors, on fait le même raisonnement. Parce que la dernière carte étant le Roi, quand le type a tiré toutes les cartes, la carte ne peut pas/être que le Roi… Parce que sans ça, il a devinerait… Il gagnerait. Par conséquent, l’homme qui a choisi les cartes ne peut pas avoir mis le roi en dernière carte, sinon il l’aurait devinée. Il peut pas être la seconde ni la dame, la première…
– Aucune carte !
– Ça ne peut être aucune carte. Et le raisonnement se bloque avec deux cartes. C’est-à-dire avec deux cartes, l’As et le Deux, on ne peut pas, on peut deviner… quel est l’As et le Deux, mais on ne peut pas déduire. Par conséquent, on ne peut pas jamais gagner un jeu en disant : déduisez, j’ai deux cartes l’As et le Deux, voilà. Mais ça, ça m’intéresse à cause du jeu de Pile-ou-Face,
– Le pair ou Impair
– Oui, le Pair ou Impair… Un type a deux cartes : il met une carte et dit : vous gagnez 100,000 Et si vous déduisez la carte ! de l’As et le Deus. Le type peut pas déduire… il peut deviner… Deviner mais pas déduire quelle est la carte… C’est joli ? Non ? C’est un très très beau paradoxe, ça.
– Vous pouvez pas deviner !
– Ah mais si ! Vous pouvez deviner !!! Vous ne pouvez pas déduire… par conséquent… vous ne pouvez pas gagner.
– Vous connaissez le problème du type… enfin… du condamné à mort à qui on offre la possibilité de choisir le chemin de la vie
ou le chemin de la mort… Vous connaissez ça ?
– Non… mais on doit la connaître sous une form….
– Probablement…
– Pas sûr
– Il s’agit d’un type qui a été condamné à mort pour une action…
– Infâme !
– … infâme qu’on a pas pu prouver… alors le juge veut quand même lui laisser une chance et lui dit : voilà, on va te mettre sur une route, à un carrefour de chemin ; il y a un qui conduit
– … à la vie (Vous le connaissez ?)
– … Nouvelle Guinée…
– L’autre qui conduit à la mort… Et vous avez à votre disposition deux serviteurs, deux esclaves… dont l’un dit toujours la vérité… qui savent tous les deux ou est le chemin de la vie et de la mort mais dont l’un dit toujours la vérité, l’autre ment toujours… mais évidemment, on ne sait pas lequel des deux dit la vérité lequel des deux ment. Et il a droit bien sûr à ne poser qu’une seule question ; en formulant une seule question, il arrive à trouver quel est… Vous la connaissez ?
– C’est le coup de doubles négations dans ce cas-là.
– Oui c’est ça.
– En réalité c’est pas un paradoxe, c’est une application…
– Tandis que l’autre est un paradoxe !
– Monsieur le Président, on demande du sucre…
– Est-ce que vous connaissez le plus joli des paradoxes… des paradoxes sémantiques qui est la paradoxe de l’hétéro…..
– Hétérologique !
– Ah très bien !
– On divise les adjectifs en deux catégories dont on sait que chacun d’eux peuvent s’appliquer à eux-mêmes…
– Monsieur le Secrétaire Principal !
– par exemple « français » est un mot français ! « english » est effectivement un mot anglais
– court ! c’est un mot court
– Ah je comprends
– « mot » est un mot
– « mot est un mot. Substantif est un substantif… mais par exemple « rouge » n’est pas nécessairement rouge… Donc il y a des adjectifs qui sont homologiques et d’autres qui sont hétérologiques… Maintenant…
– Alors ?
– … à quelle catégorie appartient l’adjectif « hétérologique » ?
– Paradoxe de Russell
– Non… C’est un paradoxe qui a été…..
– Non mais il se ramène finalement au paradoxe du catalogue des catalogues qui ne se contiennent pas eux-mêmes…
– Non c’est le paradoxe de Russell, c’est un paradoxe syntaxique et celui-là, c’est un paradoxe sémantique.
– Le paradoxe de Russell, c’est de dire : le catalogue des catalogues qui ne se cataloguent pas eux-mêmes… Alors, il s’agit de savoir…
– Ah oui, ça…
– C’est le catalogue des catalogues……
– Oui…
– D’accord. C’est la même chose.
– Il y a aussi le paradoxe d’imprédicables, c’est la même chose… prédicables, imprédicables ; hétérologiques et homologiques…
– C’est la même chose…
– Il y a aussi le paradoxe de Richard.
– Qui c’est ?
– Un professeur de mathématiques de Chateauroux !
– C’est très simple, c’est de dire ; le plus petit nombre qu’on peut définir…
– Non, le plus grand nombre qu’on peut définir avec un nombre de lettres, de signes typographiques inférieur à 200. Alors, soit N ce plus grand nombres… Le résultant c’est qu’il n’en existe pas. Parce que si N est ce plus grand nombre : N + 1 peut être défini en moins de 200 caractères puisque la phrase que j’ai prononcée tout à l’heure a certainement moins de 200 caractères… N + 1 est plus grand que N…
– J’ai connu des gens qui ont connu Richard
– Nous nous égarons dans les paradoxes !!
– Je ne sais si c’est ramener la conversation à des problèmes plus spécialement oulipiens que dire, grâce à Raymond Queneau qui me l’avait signalé, qu’il y a eu ce livre de décryptage de Swift…
– Le livre de Pierre Henrion
– Ah oui,… sur lequel, il y a la machine…
– Alors, peut-être, fait-il le signaler…
– … Il s’agit de décrypter les mots… inventés de Swift… enfin… que nous pensions tout à fait arbitraires… et ce de Pierre Henrion qui est professeur au lycée Hoche, de Versailles… a pensé qu’on pouvait, par un système de chiffres, arriver à retrouver
– Où est-ce que c’est…
– … chez l’auteur, rue Mazarine
– … ce qui a été choisi pour les dossiers des Cahiers de Pataphysique … une machine comme ça… Il fait marcher … Alors je crois d’ailleurs que ça doit pouvoir se démontrer aussi bien sémantiquement que syntaxiquement… que quand on fait marcher une machine on faisant n’importe quel…
– n’importe quoi…
– Alors, il dit : je prends deux lettres de l’alphabet, par exemple, A + 17 alors, il trouve des choses… Et puis après, il prend A + 7, puis A + 10… à la fin, il finit par trouver que (Laputa) c’est capitale… Enfin… des trucs comme ça… Mais on peut trouver… exactement n’importe quoi ! C’est très joli !
– Il suffit de faire de prendre le texte initial et le texte final et de faire la différence !
………………
– …. que la première lettre, ça sera la dix-neuvième…
– En faisant intervenir en plus, les anagrammes
– …soit au début, soit à la fin…
– Alors par exemple, Laputa… il arrive à Atchipal de Atchipal, il arrive à Capitale, alors ça veut dire Londres !
– La première lettre, c’est la 9ème et puis les deux qui suivent, c’est la 6ème…
– On arrive à des choses… En vérité… essayer de très bien lire Swift… et puis qu’il a, intuitivement, pensé que tel mot avait représenter tel personnage ou telle ville
– … mais alors, ça ne prouve rien
– …et ensuite il a essayé de bâtir la méthode après coup, quoi !
– C’est l’exemple qui se passe en déplaçant les buts…
– C’est ça !
– C’est ce que fait Fulcanelli
– Est-ce qu’on a des nouvelles d’un décryptage qui avait été annoncé… des poèmes de Villon par T…
– Il a pas respecté certaines règles… on le disait, du moins,
– Ça ne prouve jamais rien…
– … Il compte comme ça, des lettres… et on lui dit : et celle-là ? Il dit : Oh bon… c’est rien !
– !!!!!
– Le pauvre, il est malade !
– Je peux téléphoner…
– Je vous en prie…
– T’as qu’à sauter par-dessus le table !!
– Compliqué
– Méfiez-vous, il va sûrement téléphoner à Tokyo !
– Ca m’est égal, moi !
– …………………………………………
(fin de séance)
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