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OuLiPo – Réunion du vendredi 18 janvier 1985, à 19h et jusqu’à 23h.

Présents : Paul Fournel
qui reçoit avec Martine
Fournel, Charlotte
Fournel et Valentin
Fournel, Marcel Bénabou
(préside la séance), Jacques Bens,
Claude Berge, Paul Braffort, François Caradec, Jacques Jouet, Harry Mathews, Pierre Rosenstiehl, Jacques Roubaud.

Excusés : Noël Arnaud,
souffrant, Jean Lescure, Michèle Métail (ski) et Jean Queval.

Bienvenue à Pierre Rosenstiehl. Claude Berge le présente. Labyrinthologue, éodermdromiste, mathématicien, Pierre Rosenstiehl vient renforcer, au sein de
l’Ouvroir, le « camp » des mathématiciens récemment (quantitativement) affaibli. Marcel Bénabou exprime le souhait que cette
élection contribue davantage encore à rapprocher Agnès Rosenstiehl des activités
oulipiennes.

Créations :

• François Caradec a moissonné de
  beaux énoncés
  autodestructeurs. Ex : se tromper d’erreur, détruire des ruines, creuser un
  trou ! (cf. M.B.
  réunion précédente  )

Jacques Roubaud rappelle une liste de
titres de films impossibles qui avait été réalisée avec Georges Perec. Ex : « Relâche »…

• Harry Mathews a réfléchi sur le
  palindrome sémantique.
  Quelques principes :
• Le palindrome sémantique
  doit être aussi contraignant que le
  littéral, doit respecter son invisibilité,
  ainsi que le fait que chaque lettre change de fonction.
• Aucune unité du palindrome
  sémantique ne doit avoir un sens univoque (polysémie, mais non homonymie !) Suggestions de HM : gestes, couleurs, dates
  ( ?)
• Tout palindrome sémantique
  suivra une narration
  non-palindromique (cela exclut les récits cycliques ou aller-retour).

HM ferme-t-il ainsi toutes
les portes menant au palindrome
sémantique ? Les avis sont partagés. La pratique tranchera.

La réflexion de HM ne délie
pas Marcel Bénabou de sa promesse
d’introduire théoriquement la question des contraintes sémantiques.

• Jacques Jouet : La diérèse de position variable et le sonnet fondé sur son principe. JJ relève dans les alexandrins (Boileau, Hugo, Queneau) ce qu’il croit être une ambiguïté sur la position de la diérèse. Hélas, pas du tout ! Jacques Roubaud fait observer qu’il n’y a pas
  d’ambiguïté possible dans la prosodie
  classique. Chez Queneau, soit !
  JJ peut aller se
  rhabiller (il y va).
• Paul Braffort : La littérature chimique. Ecrire des
  textes dont chaque mot commence par les lettres d’un symbole chimique. Exemple : mo
  (molybdène) commençant moabite. Travail sur une série obligée : l’ordre des symboles dans
  la table de Mendeleieff.
  « Acrostiches chimiques », dit
  quelqu’un. PB a oublié tous
  ses exemples à la maison allèche l’assemblée en parlant de textes reposant sur des
  réactions chimiques par combinaisons !
  Il apportera tout ça la fois prochaine.

Félicitations solennelles et unanimes à Harry
Mathews et à Paul Braffort
pour leurs contributions de ce jour.

• Marcel Bénabou rappelle la
  « commande » de chrysomallo lancée par
  François Caradec. Lui-même s’y est
  mis, dans la direction du centon
  acrostiche. Paul Fournel veut
  faire des centons de salle de {p. 4}garde (avec des
  chansons de - ), ce qui n’a rien à voir avec la susdite courtisane…
• Marcel Bénabou propose, dans l’ordre
  du jour des réunions, une méthode R+7
  (rubrique + 7) : détermination, d’une
  réunion sur l’autre, d’une rubrique pour
  laquelle il faudrait fournir. Harry
  Mathews : « Pas assez contraignant ! »
• François Caradec glisse alors une
  « question diverse d’ordre préalable » : il faut (cf. réunion précédente) changer
  d’initiale obligée les noms d’oulipiens, à chaque réunion. Après le B…Jacques Jouet proteste : avec ce petit jeu, il met deux fois plus de temps à taper les
  compte-rendus.

Création (sic) :

Jacques Bens et François Caradec. racontent l’inauguration du mur
peint La Bibliothèque impossible de Bertin et Jouet. Au passage, ils épinglent un ministre
et égratignent une secrétaire d’état.

Actions :

• François Caradec ne répondra pas à
  Tribu, revue qui fait une livraison sur
  les échecs. Il n’injuriera pas Duchêne et Leguay
  malgré le mandat reçu. Il ira plus loin. Il les écrasera sous un silence méprisant.
  FC propose une réponse
  plus générale et solennelle aux galvaudeurs d’Oulipo, un manifeste. Un projet de rédaction
  pourrait être proposé. Paul Fournel est
  prié de s’y coller, accepte si l’on peut attendre 1989 ! Jacques Bens se propose (pour Andé, au mois de mai).
• Stage à Yerres
  (Essonne et non Val-de-Marne) les 1^ier, 2, 3 février prochains. Depuis
  le stage de l’an dernier, des
  travaux ont été publiés en brochures. Iront cette fois, Bens, Bénabou, Jouet.
• Stage Limoges 1ier, 2,
  3 mars. Marcel Bénabou, Michèle Métail ( ?), Jouet ( ? problème vendredi)
• Villeneuve-lès-Avignon, juillet. Pas de nouvelles. Stage Alamo sûr, Oulipo incertain.
  Paul Braffort s’en occupe.
• Marcel Bénabou ira à Davos, en
  octobre, pour une bouchée de pain.

Erudition :

• François Caradec lit la triste odyssée de
  Mademoiselle de Montigné, une sorte de plagiat par anticipation de la
  Justine de Sade.
• Tchernenko en S+7 dans « L’événement du
  jeudi ».
• Jacques Roubaud mentionne un agenda
  publié par Pierre Enckel :
  tous les jours de l’année mentionnés sous de prestigieuses plumes.
• Jacques Jouet cite 7 alexandrins énumératifs successifs
  dans L’illusion comique de
  Corneille.
• François Caradec : érudition murale. Divers slogans et
  graffiti.
• Paul Fournel cherche des
  renseignements sur le Dictionnaire des mots retrouvés (NRF 1938).

Menus Propos :

• Claude Berge échangerait anciennes
  Bibliothèque oulipienne
  contre nouvelles. Distribution des numéros 26 et 28.
• Jacques Bens reparle de publier la
  lettre de Luc Etienne. Accord, mais
  comment ? Fac-simile, Bibliothèque oulipienne unique, exergue de Mélanges ??

Il y eut : Kir – Saucisson – Navarin – Fromages – Galette à la frangipane (FC roi. PF reine)

Prochaine réunion  :
Vendredi 15/2/85 à 19h chez François
Caradec