{p. 14}

Oulipo, réunion du mardi 21 août 1984, de 19h à 23h

Présents : Paul Fournel qui reçoit, Jacques Bens, Claude Berge, Paul Braffort, François Caradec, Jacques Jouet (secrétaire), Jean Lescure, Harry Mathews (président de séance), Jacques Roubaud.

Excuses de Noël Arnaud, Marcel Bénabou, Luc Etienne, Michèle Métail et Jean Queval souffrant.

Créations

• Jacques Jouet lit « L’éclipse » (récits en S + 7). On en fera une Bibliothèque oulipienne en joignant « S+7 par lui-même » et une explication de la méthode ici mise en œuvre. Il se dit à la ronde qu’il faut continuer à creuser les contraintes anciennes.
• Harry Mathews lit « Le juste retour, » texte selon une contrainte dite « stylistique carrée » (procédant des Carrés lescuriens), épuisement des permutations des quatre éléments suivants : rime, métaphore, image, événement. Superbe.

Érudition

• Jacques Roubaud a trouvé mention de Rhétoriqueurs néerlandais. Il n’est qu’au tout début de son enquête.
• Jean Lescure mentionne un plagiaire par anticipation : Jean Mitry qui a écrit, vers 1924, des poèmes nettement oulipiens.
• Paul Fournel cherche à savoir qui est Lord Charles (homophoniste dont les œuvres viennent de paraître aux éd. La Découverte). Un climat de suspicion généralisée s’instaure.

Actions

• Paul Braffort s’est coupé les cheveux lui-même, « tous les jours un petit peu ».
• « L’art du palindrome phonétique » de Luc Etienne est sorti dans la Bibliothèque oulipienne., mais Paul Fournel a laissé les exemplaires dans son bureau.

« Un train traverse la nuit » de Jacques Roubaud va partir (en fabrication).

Suivront « Le chant du cryptobole » de Paul Braffort et « L’éclipse » de Jacques Jouet. Perplexité sur les deux Queval en attente.

L’hommage à FLL porterait le numéro 32 pour un certain nombre d’excellentes raisons et pourrait être titré « 23 route de la Reine » à seule fin que Paul Braffort puisse engranger 23 dans sa collection de chiffres dans les titres.

Il est demandé à Jean Lescure (dont le retour est salué) et à François Caradec de songer un peu à une future Bibliothèque oulipienne. Ils s’y mettent…

• Noël Arnaud et Paul Fournel demandent que le congrès/Andé soit repoussé d’une semaine : 13/14 oct. au lieu du 6/7. Voir avec Marcel Bénabou pour Andé.
• Bilan du stage de Villeneuve par Jacques Bens. Peu de stagiaires (le Circa fut un peu carent, question publicité du stage), mais très beau travail avec ces happy few.

Paul Braffort rapporte quelques difficultés avec des stagiaires mal orientés du stage Alamo, mais très beau travail aussi avec les biens orientés.

{p. 15}

François Caradec note une petite phrase sur son calepin. Un bon quart d’heure durant, il n’est pas parlé le moins du monde des relations OuLiMo-Alapo.

• Paul Braffort annonce les actions prévues d’Alamo : « Les immatériaux », à Beaubourg ; un travail de longue durée à Niort ; des poèmes voyageant en moins de temps qu’il faudra pour les dire entre Mexico, Liège, Paris et New Delhi (il me semble qu’il y a une cinquième ville que je n’ai pas eu le temps de noter, peut-être est-ce Penne-du-Tarn.)
• Claude Berge nous distribue le « schéma du poème en alexandrins satisfaisant à la contrainte des gnômes et qui ne fait appel que deux fois à la diérèse et qui est minimal avec cette propriété ». Une seule chose est reprochée à Claude Berge : son schéma méritait de s’inscrire à l’ordre du jour dans la rubrique création. Poètes ! au travail !
• Paul Fournel lit un courrier de relance à la ville de Boulogne concernant l’appartement Le Lionnais. Aucune réponse encore.
• Paul Fournel nous lit quelques bonnes feuilles d’une « Grammaire turbulente du français contemporain » de Fasola & Lyant qui sort chez Ramsay. On rit beaucoup.
• Petite guerre entre Jacques Bens et Jacques Roubaud pour décider laquelle, de Rosemonde Gérard et Marceline Desbordes-Valmore, était la plus belle. Les autres oulipiens qui n’ont connu ni l’une ni l’autre n’ont pas d’avis. Aucune majorité ne se dégage. Ouf. La guerre de Troie est reportée à une date ultérieure.
• Paul Fournel annonce la parution d’un roman de Jacques Roubaud, chez Ramsay. Son titre est « Canada dry » et deviendra peut-être « La belle Hortense ».

Chacun donne 36 francs à Paul Fournel pour le repas et se félicite d’une réunion d’août aussi féconde.

Prochaine réunion  : Vendredi 21 septembre, à midi, chez Paul Braffort.